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Le diagnostic de la maladie d’Alzheimer

 

       

        La maladie d’Alzheimer, aujourd’hui reconnue comme étant une maladie neurodégénérative qui affecte un grand nombre de personne âgées au sein de notre société et autrefois associée à de la démence sénile et présénile, fut pour la première fois identifiée par le psychiatre et neuropathologiste allemand Alois Alzheimer (1864-1915).

 

       

Alois Alzheimer est un médecin allemand qui dévoua sa vie à la recherche médicale, et plus précisément au diagnostic de maladies cérébrales ayant des conséquences sur le comportement mental des patients. Afin de comprendre l’origine du premier diagnostic de la maladie d’Alzheimer, il semble tout d’abord important de parler de son parcours professionnel.

    Après des études en médecine dans des domaines très diversifiés (chirurgie, ophtalmologie, gynécologie, zoologie, technique de vaccination…), Alois Alzheimer se spécialise dans la psychiatrie et introduit à partir de 1988 l’usage du microscope dans ce domaine, ce qui permet une étude précise des cerveaux des patients. Par la suite, sa renommée scientifique s’est formée dans l’asile d’aliéné de Francfort-sur-le-Main dans lequel il travaille de 1888 à 1903 en tant que médecin-assistant puis médecin-chef, puis à Heidelberg et Munich, en tant qu’assistant scientifique des cliniques psychiatriques de 1903 à 1912.

       Durant toutes ces années de recherches, Alois Alzheimer consacre ses journées à questionner patiemment ses patients, puis étudie une partie de la nuit des échantillons de cerveau au microscope afin de rédiger sa thèse. Après avoir étudié de nombreux cas présentant des symptômes de démence présénile et d’abrutissement, Alzheimer rencontre alors la patiente Auguste Deter en 1901, qui deviendra la première patiente diagnostiquée comme étant atteinte de la maladie d’Alzheimer.

Auguste Deter

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Premier dialogue entre Auguste Deter et M Alzheimer :

 

« Comment vous appelez-vous ?

- Auguste.

- Votre nom de famille ?

- Auguste.

- Comment s’appelle votre mari ?

- Auguste, je crois.

- Votre mari ?

- Ah bon, mon mari…

- Êtes-vous mariée ?

- À Auguste.

- Madame D. ?

- Oui, à Auguste D. »

 

Le 26 novembre 1901.

      Cette femme de 51 ans est admise à l’hôpital de Francfort pour cause de démence ; elle présente des troubles de la mémoire, un mutisme, des hallucinations et une constante désorientation. Lorsqu’elle décède en 1905, M Alzheimer réalise une autopsie de son cerveau et c'est ainsi qu'il décrit deux lésions neuropathologiques principales de la maladie d’Alzheimer : les plaques séniles et des dégénérescences fibrillaires.

 

                         

        Il présente alors ce cas en 1906 durant la 37e rencontre des médecins aliénistes du sud-ouest de l’Allemagne à Tübingen, mais se retrouve face à une indifférence générale où sa question fut jugée « impropre à un compte rendu, même bref ».

 

       Pourtant, à peine quelques années plus tard, la démence présénile suscite l’attention croissante des médecins et c’est en 1910 qu’on nomme cette pathologie officiellement la maladie d’Alzheimer.

 

       Par la suite, c’est dans les années 80 que les constituants biologiques des deux lésions caractéristiques de la maladie d’Alzheimer ont été identifiés : la protéine bêta-amyloïde (Aβ) comme étant le constituant majeur des plaques séniles et la présence de la protéine tau anormalement phosphorylée accumulée dans les dégénérescences neurofibrillaires. Enfin dans les années 90, plusieurs gènes responsables de la transmission de la maladie d’Alzheimer au sein de certaines familles ont été identifiés.

 

       Un demi-siècle après la découverte d’Alzheimer, l’espérance de vie de la population des pays industrialisés a doublé et c’est ainsi que pour la première fois, la maladie d’Alzheimer touche des personnalités connues tel que la célèbre actrice Rita Hayworth. Même si l'on espérait encore qu’il s’agisse d’une « maladie rare », la déclaration de Ronald Reagan dans laquelle il reconnaissait qu’il en était atteint a permis à la population de prendre conscience de la gravité actuelle de la situation.

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